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Achat d’actions ou en dollars : quelle est la meilleure option ?

Un euro qui chute, c’est parfois tout un portefeuille qui tangue. Les variations de change pèsent lourd sur la rentabilité d’un investisseur international. Acheter des actions dans la monnaie du pays n’a rien à voir avec une exposition pure au dollar américain. Certains fonds, par automatisme, convertissent d’office les dividendes et laissent l’épargnant désarmé face à la nervosité des marchés de devises.

La diversification monétaire reste souvent absente des stratégies des particuliers, alors qu’elle redéfinit la gestion du risque. Les approches divergent : objectifs personnels, appétit pour le risque, horizon d’investissement… Autant de paramètres qui font du choix entre actions en devise locale ou en dollars une étape décisive.

Investir en actions ou en dollars : comprendre les différences fondamentales

Acquérir des actions américaines depuis la France, ce n’est pas seulement miser sur la santé d’Apple ou Tesla. C’est accepter un double enjeu : la performance du titre et celle du dollar américain face à l’euro. La mécanique peut sembler limpide, elle réserve pourtant bien des surprises. Une envolée du S&P 500 peut être effacée, ou pire, inversée, par un retournement brutal du cours euro/dollar. La monnaie s’invite à la table, et parfois, elle mène la danse.

Les brokers comme Interactive Brokers ou d’autres plateformes grand public permettent d’investir directement aux États-Unis, en dollars. Du côté des contrats d’assurance vie, en France ou au Luxembourg, la conversion automatique en euros s’impose souvent. Impossible alors d’ajuster finement son exposition au change. Les ETF UCITS, eux, multiplient les options : certains collent au Nasdaq ou à l’indice MSCI World en euro, d’autres maintiennent l’exposition en USD.

Voici quelques exemples concrets pour illustrer les différences d’exposition :

Produit Exposition devise Cotation
Action Tesla sur CTO Dollars américains USD
ETF S&P 500 éligible assurance vie Converti en euros EUR
Obligation américaine via Linxea Avenir Euros (le plus souvent) EUR

Ce choix, acheter en actions ou en dollars, façonne l’architecture de votre patrimoine. Le type de compte (CTO, assurance vie, ETF) impose ses propres règles : la devise de cotation, les frais, et la capacité à piloter l’exposition au dollar. Pour un investisseur installé en zone euro, il ne s’agit pas seulement de sélectionner le prochain champion du Nasdaq. Il faut aussi apprendre à surveiller, et parfois maîtriser, la variable monétaire.

Quels sont les risques et opportunités liés aux fluctuations des devises ?

Les écarts de cours euro/dollar transforment l’aventure boursière en une équation à deux inconnues. Pour un résident français, voir le dollar américain grimper face à l’euro, c’est la promesse de gains accrus sur les titres US, même si les indices stagnent. Mais un retour de flamme sur l’euro, et la performance de stars comme Apple ou Nvidia peut s’évaporer en un éclair.

Le risque de change n’est jamais un bruit de fond anodin. Les décisions de la Fed, une annonce inattendue d’une banque centrale, ou les humeurs politiques à Washington, tout cela peut déjouer les pronostics les plus solides. Marc Raffard le rappelle : essayer de prévoir le cours euro/dollar relève souvent du pari, plus que de la science.

Quelques points concrets à intégrer avant d’investir :

  • Si l’euro grimpe face au dollar, la rentabilité des actions US diminue pour un investisseur européen.
  • Un dollar robuste dope les gains, mais peut aussi rendre le portefeuille plus instable.
  • Les secousses politiques ou monétaires accentuent l’incertitude autour des devises.

Ce risque s’impose dès qu’on sort du confort de la zone euro. Certains outils, comme les ETF hedgés, cherchent à gommer cette exposition aux variations de change, mais cela s’accompagne souvent de frais et de choix tactiques à assumer. Et puis, il reste la menace d’une perte en capital due à un changement brutal du couple action/devise, une ombre avec laquelle tout investisseur doit composer.

Jeune femme souriante compare application bancaire et argent liquide

La diversification en devises, un levier pour mieux maîtriser les risques de son portefeuille

Se limiter à l’euro, c’est choisir la stabilité au détriment de la diversité. Intégrer des actifs en dollar américain ouvre la porte à de nouveaux moteurs de croissance et limite la dépendance à l’économie européenne. La diversification en devises fonctionne comme un coussin amortisseur, tempérant les à-coups sur les marchés actions et obligations.

Détenir des titres américains, qu’il s’agisse d’actions Apple, Google ou d’obligations du trésor américain, permet de bénéficier de performances indépendantes du contexte européen. Lorsque l’euro vacille, les actifs en dollars jouent parfois le rôle de bouée de secours. Ajouter des obligations high yield ou des dettes publiques américaines dans une allocation globale, c’est aussi saisir des opportunités propres au cycle économique des États-Unis.

Voici ce que la diversification monétaire peut concrètement apporter :

  • Combiner les cycles économiques de l’Europe et des États-Unis pour mieux répartir les risques
  • Limiter la vulnérabilité aux turbulences d’une seule monnaie
  • Accéder à une gamme de produits en dollar : ETF, assurance vie luxembourgeoise, CTO

Pour tirer parti de cette stratégie, il faut examiner la structure de ses contrats (assurance vie, CTO) et la flexibilité de son courtier sur la gestion des devises. Certains, comme Interactive Brokers, offrent des solutions avancées pour piloter cette exposition. La diversification ne fait pas disparaître le risque, elle le transforme et permet d’en reprendre le contrôle. L’investisseur averti sait que, sur les marchés, le véritable pouvoir vient souvent de la capacité à choisir ses champs de bataille.